Démarche artistique
Curieuse, abasourdie par la forte influence des puissants de ce monde et des violences qui l’entourent, Cali ne peut résister à l’envie de dessiner l’histoire des Hommes :
Du Quattrocento italien, à Woodstock en passant par la Factory puis les barricades des révolutions culturelles, l’Artiste à soif de nous partager cet héritage. Avec son langage, sa mise en jeu et ses techniques ordinaires comme l’utilisation du journal et du BIC, elle dénonce les déboires d’une société manipulatrice et narcissique, berceuse d’illusions.
En s’appropriant ces arrêts sur image, ces visages pris un jour sur le vif, ces personnages, ces mises en scène, elle interroge, titille nos opinions et bouscule nos consciences. Les jouets, soldats de plombs et autres symboles, glanés ici et la dans les souks et les puces viennent dénoncer les absurdités de ce monde en mal-être. Ainsi immortalisés sur la toile, ils ré-habitent nos âmes d’enfants, époque ou notre pensée était pure et non polluée. Le Papillon, s’est imposé naturellement comme symbole de métamorphose pour l’Artiste, et l’accompagne, volant d’une oeuvre à l’autre, nous renvoyant à notre besoin viscéral de Liberté, et au changement.
Rêvant d’un monde ou les futures générations ne seraient pas pris au piège de ce gigantesque marché de dupe, elle montre du doigts les ravages des réseaux sociaux et nous laisse face à la toile :
Et si il était grand temps de reprendre le contrôle de son destin et de sa liberté ? De retrouver notre être, sage... souverain ?
Histoire d’artiste
En emménageant dans cet appartement de Guéliz, en plein centre ville de Marrakech, non loin de la Galerie, je me retrouve seule, face à quelques planches de bois brutes, une pile de journaux prête, des stylos BIC et quelques autres outils et pots de peinture... seule face à moi-même. Le premier soir, je commence à m’installer au rythme des vendeurs de fruits ambulants installés dehors, des calèches et les claquements de sabots sur le bitume qui passe en bas de l’immeuble... C’est à ce moment la que je comprends, là, ici et maintenant, commence ma vie d’Artiste professionnelle, c’est comme une évidence, je me trouve enfin à ma place, pourtant à des milliers de km de chez moi. Je ne doute plus, je sais ce que j’ai à faire.
Ma première année de résidence est très intense, de multiples émotions personnelles se sont mêlées à mon travail, je vis tout à 100% sans ménagement. Je dessine des nuits entières d’affilées et une partie du jour, je n’ai pas d’horaires, je teste mes limites : je mange quand mon estomac le réclame, m’endors quand mes paupières ne tiennent plus... la liberté selon moi à ce moment la, plus de contraintes, je m’écoute, j’écoute mon corps et mon envie insatiable de dessiner, dessiner et peindre... Accéder à l’histoire complète…