Caroline Limousin Caroline Limousin

“Moi…Lolita”

Je regarde le film un peu perturbant « Mignonnes » de Maïmouna Doucouré, qui racontent les déboires d'Amy, 11 ans, tiraillée entre enfance et adolescence. La cinéaste aborde un thème sensible mais central : celui de l'hypersexualisation des pré-adolescentes, et met le…

Je regarde le film un peu perturbant « Mignonnes » de Maïmouna Doucouré, qui racontent les déboires d'Amy, 11 ans, tiraillée entre enfance et adolescence. La cinéaste aborde un thème sensible mais central : celui de l'hypersexualisation des pré-adolescentes, et met le doigt là ou ça fait mal.

HYPER-SEXUALISATION, le mot est sur toutes les lèvres, et pourtant, sa signification reste difficile à décrire tant il représente un phénomène inquiétant et grandissant.

Entre les concours de mini-miss anglo-saxons qui font scandale, la démocratisation d'une lingerie trop suggestive pour les enfants (strings et soutien-gorge à 5-6 ans, sérieusement ?), les codes vestimentaires ou shooting photos de gamines un peu trop sexy, les exemples d'hypersexualisation se suivent et dérangent, pourtant on est dans un tabou permanent :

En observant le réseau social Tik-Tok dériver sur des contenus de plus en plus provocants, je me demande si ces jeunes filles ont vraiment conscience de ce qu'elles renvoient quand elles se filment en train de danser derrière leur écran. Les pré-adolescentes sont clairement dans un mimétisme permanent car elles voient leurs stars préférées, et beaucoup de femmes donnant cette image, selon laquelle il faut se construire comme un objet de désir, pour avoir du succès.

Les fillettes imiteraient donc ces comportements sans forcément en comprendre tous les mécanismes, elles sont surtout dans une course aux "likes" et aux « followers ». On entre dans une Ère ou les pratiques digitales sont excessives et ce comportement serait directement lié à l'influence des marques : la nourriture, le sommeil, l'amitié, l’amour, la vie quotidienne, presque tout s’achète aujourd’hui, tout devient marchandise.

Si l’usage du téléphone est en parti responsable de cette surenchère et de la surexposition des petites filles, le phénomène de la "femme objet" ne date pas des réseaux sociaux.

La présence de l'hypersexualisation dans les médias est née de la révolution sexuelle, vers 1960, ou on assiste à une visibilité accrue de la sexualité et sa commercialisation dans les médias, que ce soit dans le cinéma ou la musique : Le terme « Lolita » est née d’une oeuvre littéraire controversée de Navakov, repris au cinéma en 1962 par Stanley Kubrick. Souvenez-vous de « l’Amant », inspiré du livre culte de Marguerite Duras, et réalisé par Jean-Jacques Annaud en 1992, le film Oscarisé, nous raconte l’amour passionnel entre une jeune fille de 15 ans et un riche banquier chinois, dans l’Indochine des année 30.

L’actrice Brigitte Bardot dit « BB », objet de désir mondial, était pourtant l’incarnation de l’émancipation féminine sous la plume de Simone de Beauvoir. On se souvient aussi tous de l’adolescente joué par Nathalie Portman dans Léon (1994), le long-métrage de Luc Besson.

La sexualisation des héroïnes de dessins animés n’est pas épargnée : la petite Sophie, personnage phare de l'univers d'Inspecteur Gadget, Charlotte aux fraises ou encore Dora ont bien grandit et se sont toutes faites relookées. On notera également la minceur des héroïnes des derniers Disney, Cendrillon devient "has been », et aux oubliettes Blanche neige ! avec sa silhouette un peu trop « potelée ». La dernière princesse de la célèbre compagnie, « Merida » s’est vu retirer son arc, remplacer sa tenue d’ado rebelle par une robe à paillettes, et on lui a affiné la taille pour qu’elle puisse intégrer la liste Marketing officielle de ses 11 copines « Princesses Disney ».

On apprend à ces enfants qu'elles sont là pour plaire et pour séduire à travers leur apparence physique, et ce quel que soit leur âge. L’exposition des corps est devenu du marketing.

Outre le fait que tout cela en font des cibles idéales pour les « prédateurs », cette hypersexualisation aurait un impact dévastateur sur l’estime de soi de ces adolescentes en devenir, et les amèneraient même à des troubles alimentaires en les faisant fantasmer sur des idéaux de beauté inatteignable.

Alors quelles solutions ?

Les médias et entreprises spécialistes de la petite enfance ont clairement un rôle déterminant à jouer, par exemple en interdisant purement et simplement l’exposition de petites filles trop sexuées dans les médias, ou en s’engageant à imposer des contraintes d’âge ou de poids des modèles, des conception plus respectueux de l’habillement.

Mais soyons honnête deux minutes, les parents ne contribuent-ils pas eux aussi à nourrir ce phénomène ? Il faut avouer qu’il est facile de laisser-faire, il y a un certain conformisme de la part des adultes qui acceptent les modes et nourrissent le culte de l’image. Dans tous les domaines, les enfants ne sont plus considérés comme enfants mais comme des ‘mini-adultes’ et cela leur porte préjudice.

Les femmes veulent aussi une plus grande complicité avec leur filles, et veulent rester jeunes plus longtemps, mais elles en oublient qu'elles sont des adultes… contrairement à leur enfant !

On en est donc là : Les jeunes veulent vieillir, les adultes rajeunir alors comment trouver sa juste place quand on évolue dans une société pleine de paradoxes ? L’impératif de ne pas faire son âge est vraiment révélateur d’une époque : on fait grandir les enfants trop vite mais on cultive en même temps le « Jeunisme » chez les adultes en nous conseillant (cerise sur le gâteau) de retrouver son âme d’enfant !

On en viendra bientôt à brouiller les générations et a une ère du « NO AGE ». Tous les moyens sont bons : tendances vestimentaires, langage, chirurgie, livres de développement personnel…il n’y a jamais eu autant de coach de vie en tout genre pour nous faire savoir qu’on est jamais assez jeune, jamais assez intelligent, assez mince, assez beau, jamais assez sexy, assez zen !

S’il devient difficile d’agir pour protéger nos petites filles dans une société bipolaire et hypocrite pourquoi ne pas leur laisser tout simplement le temps de grandir ? Sans voler leur enfance en faisant d’elles des objets marketing, à un âge insouciant tellement riche en créativité, curiosité et spontanéité.

Laissons les, être qui elles sont, avec tout leur potentiel et choisir d’être les femmes qu'elles ont envie de devenir !

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Caroline Limousin Caroline Limousin

« BIG Brother is watching you »... ça vous parle ?

Je prépare le biberon de ma fille, j’entends partout que Shanghaî est à l’arrêt depuis des semaines, un énième confinement extrême sous une opération baptisée « Zéro covid ». J’ai fais une pause des médias ces derniers temps, occupée à observer ma fille grandir et concentrée sur la priorité de ma vie, elle, encore si…

Je prépare le biberon de ma fille, j’entends partout que Shanghaî est à l’arrêt depuis des semaines, un énième confinement extrême sous une opération baptisée « Zéro covid ». J’ai fais une pause des médias ces derniers temps, occupée à observer ma fille grandir et concentrée sur la priorité de ma vie, elle, encore si pure, celle qui me fait douter de l’avenir et du monde dans lequel elle va grandir.

Vous avez remarqué que l’on fini par banaliser les violences visuelles véhiculées par les médias ? Comme anésthésié par la folie qui nous entoure, sans faire la différence entre une série NETFLIX et les images de reporters de guerre ou des témoignages de vidéos choc, tremblantes, filmées par un passant. Cette fois le son et les images me scotchent : opération « Zéro covid » ou quand la réalité dépasse la fiction. Je regarde une scéne aux allure de film dystopique digne d’une oeuvre de George Orwell :

Les habitants de Shanghai, confinés depuis des semaines, chantent en choeur à leur fenêtre, ils se répondent et hurlent leurs angoisses fasse au manque de nourriture, d’eau et de liberté. On entend le bourdonnement des drônes qui volent au niveau de leur balcon et une voix robotisée leur ordonner de se taire : « NE CHANTEZ PAS, vous risquez de contaminez les autres » et la suite est encore pire « VEUILLEZ CONTROLER LE DESIR DE LIBERTE DE VOTRE AME » Si un robot venait vous parler de votre âme, vous commenceriez à flipper non ?

Un homme fait descendre son chien du 3ème étage par un harnais et une laisse, pour le sortir un peu. Les personnes contaminées voient leurs animaux se faire exécutés, placés encore vivants dans des sacs poubelles. On voit aussi un homme exaspéré, en crise de nerfs totale, qui tente de s’enfuir en criant qu’il veut en finir, retenu par des hommes en blancs « Même si vous voulez mourir, vous ne pouvez pas mourir ici ! » Les témoignages racontent que les gens sont réveillés en pleine nuit pour être testés. On exproprie des habitants pour y faire des sites de quarantaines. On scelle les portes des restaurants, des bars et autres endroits publics ou les gens restent coincés. Et le pompom des scènes traumatisantes? Des bébés sont placés dans des centres, dés qu’ils sont contaminés , séparés de leur parent.

La société est clairement la priorité , pas l’individu. On connait désormais les limites de nos libertés individuelles depuis cette pandémie face à la surveillance de masse. De nos jours, un chien robot équipé d’un Haut parleur se balade dans les rues en Chine et aboie des ordres sur les gens, des machines assurent de nombreuses tâches sans intervention humaine. Tout ça témoigne bien de l’évolution de notre monde et d’un vrai changement d’époque.

Certains diront que cette technologie nous fait évoluer, grandir, avancer, nous rend la vie confortable, nous protège... Vous savez, je me demande parfois jusqu’ou l’absurdité de ce monde va aller, au nom du sur-confort et d’une pseudo sécurité.

La génération Z ou gen Z ont été éduqués à l’ère digitale, gavés par la malbouffe intellectuelle, accompagnés de ces technologies bienveillantes et on voit déjà le carnage des réseaux sociaux, les conséquences et ravages d’une société matérialiste si confortable ou tout est à porter de main.

« Il faut vivre avec son temps » nous dit-on, pour les déculpabiliser.. La ou je vois la manipulation d’une masse de gens assistés, eux y voient de l’abondance, du confort, persuadés d’être nés au bon endroit.

Après des années à vivre insouciante et libre, libre comme l’Art, moi qui ne pensais pas vraiment au lendemain, je suis inquiète pour Jaden ma fille, pour nos enfants, pour la génération future. Après avoir épuisé la terre, nous nous dirigeons tout droit vers une déshumanisation planétaire, acceptant un monde virtuel et parallèle ou nos avatars seront bientôt plus libres que nous : Le métaverse...

Alors, selon vous, une vision révolutionnaire ou la fin de toutes nos libertés ?

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